Mission 17
12 septembre 1943… Alors que l'armée allemande est retranchée derrière les fortifications de la ligne Gustav, la II/ZG1 est chargée d'attaquer un aérodrome américain de la Sicile, tandis qu'un Storch doit faire le taxi pour un certain Mussolini, fraîchement extradé d'une prison située sur le somment du Gran Sasso par des paras allemands. Ainsi débute une journée noire pour l'escadrille…
Quatre 109, emmené par 2Pattes, s'occupent de l'escorte des 110 vers l'aérodrome sicilien. Loul, arrivé en retard, se retrouve sur le dernier avion disponible : un de ces fameux Macchi 202 de l'armée de l'air italienne. Sitôt assis dans le baquet, un étrange phénomène paranormal s'opère sur Loul… Une toison pectorale pousse soudainement sous sa combinaison, sur laquelle lévite désormais une lourde chaîne en or. « Ma… Qué… Qué squé yé fou là ? » demande-t-il avec un accent apparu tout aussi soudainement. « Et qué squé cé qué cétté glosse bouse ? »
Bed se charge lui d'emmener les dix Bf110 sur l'objectif. Avec une appréhension dont on s'apercevra bien vite qu'elle était parfaitement légitime.
Sur la base américaine fourmille tout un tas de bonne raison d'emporter le maximum de bombes possibles sous les ailes des Zestörer. Et tout un tas de dca qui étaient autant de bonnes raisons pour se faire porter pâle se jour-là.
Avant de décoller, 2Pattes a veillé à adresser une demande officielle d'agrandissement de la dérive des Bf109…
Au-dessus de la Méditerranée, le rendez-vous a lieu entre les bimoteurs et leur escorte. Mais les 110 peinant à regrouper, 2Pattes assigne ses n°3 et 4, Riri et Warpig, sur le groupe de Shane. Un groupe de trois puisque amputé de Yankee. Ses derniers mot furent : « Eh, les gars, vous pariez combien que je me sors les doigts dans le nez d'une vrille à plat déclenchée à 1500 mètres ? »
Pendant ce temps, Waroff a empoigné le manche du Fi-156…
… avec la délicate mission de poser l'appareil au sommet du Gran Sasso pour y récupérer le Duce. Sur place, les paras allemand ont commencé le travail et investi la prison où est détenu Mussolini.
Easy et Kasp arrivent en vue de l'objectif. « C'est quoi, cette drôle de boule qu'on a dans l'estomac ? »
La grosse boule dans l'estomac, c'est sans doute l'intuition que tout ne se passe pas comme prévu… Et en effet, au même moment, toute une famille (nombreuse) de B25 s'apprête à rallier cette même base. Pas seule, non, bien entendu… En guise d'escorte, c'est une pelletée de P51 et de P38 qui est également dans les parages…
Et ce qui devait arriver arriva… Alors que l'attaque de l'aérodrome n'a pas encore commencé, l'escorte plonge sur les Bf110. Le Major Shane, Kommander de la II/ZG1, figure parmi les premiers à tomber sous les balles américaines. S'il parvient à s'éjecter, il ne rentrera pas pour autant à la base, sa tentative de rallier le continent à la nage ayant échouée face à la vélocité des vedettes ennemies.
Merde, quand même, ce serait dommage de filer ces bonnes bombes aux poissons… Pôv' bêtes… Grillé, le yankee est certes moins goûtu que la sardine, mais tant pis, quelques 110, malgré la confusion qui règne, livrent leur chargement à destination. Sur sa passe, Bigbang va transformer quelques P-47 en reliques de mémorial.
Son ailier Vicking privilégie lui les gros porteurs. Il lâche quelques insultes en même temps que ses deux bombes de 500 sur ces C47 qui faisaient rien qu'à le narguer.
Mais pendant que certains Zerstörer plongent vers la base, d'autres sont toujours pris à partie par la chasse américaine. Cette fois, c'est au tour d'Easy de rencontrer quelques problèmes techniques. Pas de panique, on coupe le moteur, et on fait le maximum de distance vers nos lignes et on s'éjecte avant que tout explose. Pari gagné pour Easy, qui sera le seul pilote éjecté récupéré par les secours allemands.
Dire que la situation est là à l'avantage de Kasp serait enjoliver un peu la réalité… En fait, cet autre vétéran de l'escadrille, quelques secondes plus tard, sera dispersé sans délicatesse à l'intérieur même de son cockpit… La liste s'allonge…
2Pattes, habituellement aux anges quand surviennent des contacts ennemis, se dit que là, tout de même, ça fait un peu beaucoup… « Bon, euh… Les méchants, vous levez la main, qu'on s'y retrouve un peu ? »
Vicking, qui fait partie des quelques « chanceux » que la chasse ennemie ignore (préférant en laisser un peu aux servants de dca, c'est vrai, quoi, faut savoir partager), exploite parfaitement ses bombinettes de 50 pour relooker un autre C47.
« Pssssst… Pilax… ‘Te retourne pas, fais comme si de rien n'était, mais je crois que tu es suivi… » L'air dégagé de l'ailier de 2Pattes n'a sans doute pas suffi pour troubler la vigilance de ce P51, et quelques rafales plus tard, Pilax entame un petit rtb…
Bon, ça sent la cata, mais autant tomber avec les honneurs ! Bed et Peetch font à leur tour leur passe…
…Imités dans la foulée par Magix et Lampatex.
La maigre escorte du dispositif est numériquement débordée, mais malgré l'adversité, Riri fait des ravages. Deux mitrailleuses et un canon, trois bonnes raisons de voir des ailes de Mustang se faire découper. Riri s'octroie ici la première de ses quatre victoires du jour. Mais pas sûr qu'il puisse dignement fêter l'événement dans les geôles américaines…
Pilax, sévèrement touché, tente de rallier sa base. Et espère que ces P51 lui montrent gentiment le chemin. Ah, ben non… Ca se terminera par une nouvelle ouverture de parachute et quelques leçons improvisées d'anglais.
Esseulé, 2Pattes attire sur lui toutes les attentions ennemies. Ah ben oui, on n'affiche pas non plus une dérive toute peinturlurée de victoires sans exciter un tantinet les appétits ennemis. Entendant ses appels d'aide à la radio, Warpig abandonne Riri (qui poursuit sereinement son massacre) pour venir en aide au leader de la chasse.
Leurs bombes larguées, plusieurs 110 décident de transmettre leurs amitiés aux B25 (dont l'escorte est, on l'a vu, bien occupée ailleurs). Vicking s'offre un passage meurtrier au milieu des bombardiers américains.
Peetch s'aperçoit qu'il lui reste des ptites bombes de 50. Hop, elles vont profiter à un P38 au sol, celles-là !
Malheureusement, on ne titille pas longtemps des B25 impunément… Bed en fait la douloureuse expérience et l'association mitrailleurs/dca va le contraindre à prendre lui aussi le frais rapidement. Avant de s'incliner, à son tour, dans l'épreuve de natation qui l'oppose à une vedette américaine.
On pourrait croire que Loul a été descendu par la chasse ennemie. Que neni, c'est juste une nouvelle preuve que les moteurs italiens, c'est de la merde. Et ce ne sont pas les propriétaires de Fiat Punto qui viendront contredire…
Riri à la radio : « J'ai dû être touché durement, mon avion répond bizarrement… ». En entendant 2Pattes lui hurler : « Saute ! Saute ! Saaaaauuuuuute !!! », il s'est dit que probablement oui, il a été durement touché. Sur la plage, en bas, les militaires américains attendent patiemment que son parachute redescende pour le féliciter de sa prestation du jour.
Mais au fait, Waroff, pendant ce temps-là ? Eh bien Waroff, qui a sous-estimé la déclivité de la pente de sa piste d'atterrissage improvisé, va à son tour créer un petit cratère fumant avec son Storch. Comme quoi, rien n'allait, ce jour-là…
« Le bisou ! Le bisou ! Le bisou ! » La technique 2Pattes comporte ses risques, surtout quand l'appareil de devant accuse un sérieux déficit de vitesse. La dernière chose que verra Lampatex est le visage horrifié d'un mitrailleur de queue.
Côté chasse, alors que les 110 survivants (oui, bon, les trois qui s'en sont sortis…) repartent à la base, c'est un peu problématique. Il n'y a plus que 2Pattes, qui accuse un gros trou dans son aile, et Warpig, face à trois Lightning. Ce dernier, loin de penser que ce pilote yankee corrigerait une telle déflexion est plutôt surpris de se voir priver, dans la même rafale, de ses commandes de direction et de son intestin grêle. Bon, l'avion peut encore voler et le pilote encore piloter, mais ça va être tendu !
Ouf ! Rapidement, le combat est équilibré. Warpig détruit un premier P38 tandis que 2Pattes a la gentillesse d'amuser les deux autres dans des manœuvres rigolotes à voir en raison de son aile toute pourrie !
Ce second P38 rejoindra à son tour les eaux de la Méditerranée après avoir à nouveau cherché des noises au leader des 109. Dans leur grande mansuétude, 2Pattes et Warpig laisseront vivre le troisième. Non, cela n'a rien à voir avec le fait que 2Pattes culminait à 250 km/h en vitesse de pointe et que Warpig était winchester… Pssss… Mauvaises langues !
Le combat des 109 n'est pas encore terminé quand Vicking rejoint la base de Naples. Ouf ! Au moins un survivant qui pourra raconter l'histoire !
Les deux autres suivront. Magik, blessé, posera son 110… comme il le pourra. Bigbang, moteurs emballés en raison d'un pruneau mal placé, dépasse l'épave de Magik avant de poser son coucou à grande vitesse, terminant par une belle autruche, sans laquelle une mission n'a pas toute sa saveur.
Les deux 109 réussiront finalement à fausser compagnie à leur copain P38. A court d'essence, 2Pattes n'aura d'autre choix que de s'arrêter sur une piste désaffectée à une vingtaine de kilomètres de sa base. Grâce à quelques litres de plus dans le réservoir, Warpig pourra lui rejoindre son quartier-général. C'est après tout le seul endroit à la ronde où il était sûr de pouvoir trouver quelques ptites infirmière italiennes pour le soigner…
|