La procédure la plus redoutée des pilotes est l’appontage. Source de nombreux accidents, l’appontage dans la marine nippone n’est pas assisté par un personnel de signalisation, contrairement aux Américains et aux Anglais.
Au retour d’une mission, les pilotes sont informés de la direction du vent par le fumigène à l’avant. Une boule noire indique aux pilotes que le porte-avions est disponible, tandis que deux panneaux affichent la vitesse du vent. Les avions se mettent en attente d’appontage, en décrivant un cercle à tribord du porte-avions, dans le sens des aiguilles d’une montre.
L’appareil qui va apponter rompt le cercle par l’avant et se dirige sur bâbord, pour ensuite longer le porte-avions et s’aligner. Il est alors à 700m du navire, à 200m de haut. Si le pont d’envol n’est pas prêt, le hikoochoo brandit un drapeau rouge, annulant l’appontage en cours. Sinon, il montre un drapeau blanc. Le pilote doit alors trouver le bon angle d’approche. Pour cela, il peut s’aider d’un système lumineux disposé sur l’arrière du porte-avions, composé de deux rampes de lampes rouges et vertes. Ces rampes sont séparées d’une certaine distance, et avec une hauteur spécifique, ajustable suivant les appareils qui doivent apponter (les chasseurs utilisant un angle d’approche de 5,5°, les bombardiers un angle de 5°), ce qui permet au pilote de maintenir un angle d’approche assez constant. En effet, les rampes vertes étant situées plus près du centre du navire, si le pilote voit très distinctement les lampes vertes, il sera très certainement trop haut par rapport à la hauteur idéale. Par contre, s’il ne voit que les lampes rouges, son avion sera trop bas, l’idéal étant de percevoir un mélange des lampes rouges et vertes. C’est un peu l’ancêtre du système actuel Papi, indiquant au pilote par des rampes lumineuses s’il est trop haut ou trop bas. Le seibiin peut également brandir un drapeau rouge, montrant au pilote que son approche est mauvaise, ou encore un drapeau blanc orné d’un H, lui signifiant que la crosse d’appontage n’est pas sortie. Lorsque son approche est correcte, le pilote apponte avec une vitesse proche de 120km/h. La crosse accroche l’un des câbles tendus en travers du pont. Par sécurité, une barrière anti-crash est levée, au cas où la crosse manque son accrochage. Le moteur de l’avion est alors très vite coupé, et le personnel se précipite pour désengager la crosse. L’appareil est rapidement poussé vers l’ascenseur, qui l’acheminera vers le hangar, pour le préparer en vue d’une prochaine mission. |